L'industrie du golf fait face à un défi similaire au moment où ses revenus stagnent.
«On prévoyait que les gens seraient plus libres pour des activités et que le golf serait privilégié, mais on n'avait pas anticipé la concurrence de nouveaux loisirs comme la randonnée pédestre», relève France Martin, directrice générale de l'Association des terrains de golf du Québec (ATGQ).
À partir de 2007, année où l'industrie a atteint un plateau concernant l'achalandage, on a commencé à s'interroger. Mais les actions de groupe ont été entreprises il y a deux ans. Actuellement, une table de concertation veille sur quatre chantiers et, avec la firme de recherche en marketing IPSOS, l'industrie tente de mieux cerner les besoins du consommateur et la vision des gestionnaires de terrains de golf afin d'adapter leur offre. En février 2014, à l'occasion d'un forum, toute l'industrie planchera sur des solutions pour relancer le golf au Québec.
«Avant, on n'avait pas à se poser ces questions. C'est la première fois qu'on doit le faire», dit Mme Martin.
Le nombre de terrains reste stable, les ouvertures étant aussi nombreuses que les fermetures. Les promoteurs immobiliers comptent encore sur l'attrait d'un terrain de golf pour vendre un développement résidentiel. Mais on constate que les personnes âgées sont sensibles aux prix.
«Avec la Fédération de l'âge d'or, on a conclu une entente pour offrir des tarifs préférentiels», note Mme Martin.
Il faut toutefois prévoir le renouvellement de la clientèle. Ainsi, certains clubs ont adapté leurs parcours aux enfants, avec des distances de frappe appropriées.
«Ça marche pour les seniors aussi ! Car c'est moins exigeant physiquement et ça peut rendre le jeu plus agréable quand on vieillit. Il s'agit de retourner au plaisir de jouer plutôt que de viser la performance», estime Mme Martin.
Le golf est aussi entré dans 400 écoles par les cours d'éducation physique et les classes vertes. Par l'enfant, on peut attirer le parent.
«On cherche à attirer le parent qui ne sait pas allier golf et famille, car ce sport se joue en quatre heures et demie», affirme Mme Martin, en précisant que l'offre doit viser la flexibilité.
L'enjeu sera très important au cours des prochaines années. Les promotions se multiplient déjà et la créativité est de mise pour attirer des joueurs. Deux départs pour le prix d'un, prix réduit après 14 h, demi- parcours ou entrée gratuite pour un jeune accompagné d'un parent. Le club de golf du Lac St-Joseph, près de Québec, donnait même 500 $ en services à ses 20 premiers nouveaux abonnés cette saison. De son côté, le club de golf de Stoneham offre une protection contre les intempéries et remet des coupons pluie pour redonner aux golfeurs tous les trous qui n'auront pas été joués à cause du mauvais temps.
Les 364 clubs de golf de la province génèrent des revenus de 400 millions de dollars annuellement. Mais déjà, il y a huit ans, une étude menée par la Chaire de tourisme Transat de l'UQAM pour le compte de l'ATGQ démontrait que seulement la moitié des clubs étaient rentables. Comme l'industrie fait face à la stagnation, le portrait n'aurait guère évolué depuis.
L'âge d'or de plusieurs industries a été atteint par les baby-boomers. Maintenant, il faudra trouver comment survivre à leur âge d'or qui commence.