L'École de technologie supérieure (ÉTS) entend devenir un acteur encore plus important de l'aérospatiale. Pour s'en assurer, elle a recruté une grosse pointure : Hani Moustapha, l'ancien pilote de la R-D au Canada du géant mondial Pratt & Whitney (P & W), où il a oeuvré pendant plus de 30 ans.
Depuis mars 2010, M. Moustapha occupe le siège de directeur du nouvel organisme AÉROÉTS, créé au printemps 2010 pour mieux arrimer les projets de recherche aux besoins de l'industrie aérospatiale. Le réputé ingénieur âgé de 63 ans garde un pied chez son ancien employeur à titre de fellow sénior de la recherche.
L'ÉTS compte désormais sur sa réputation et son expérience, ainsi que sur ses nombreux contacts auprès de l'industrie. "Sa présence et son expertise ajoutent de la notoriété et de la crédibilité à notre institution", affirme Claude Bérard, doyen de la recherche et du transfert technologique à l'ÉTS.
Deux chaires de recherche
Parmi les 140 professeurs-chercheurs de l'ÉTS, une quarantaine s'activent dans le secteur de l'aérospatiale. "L'ÉTS a fait sa marque en aérospatiale grâce à l'expertise de ses professeurs. Nous allons poursuivre sur cette voie en accentuant notre collaboration avec l'industrie", souligne M. Moustapha.
Sa présence porte déjà ses fruits. Deux chaires de recherche en aérospatiale ont été lancées depuis le début de l'année. Ainsi, la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de modélisation et de simulation d'aéronefs est en activité depuis janvier 2011, sous la direction du professeur Ruxandra Mihaela Botez. Quant à la Chaire de recherche industrielle CRSNG-P & WC sur l'intégration et l'optimisation du système de propulsion, elle est dirigée par Hani Moustapha lui-même.
Partenariat avec Pratt & Whitney
AÉROÉTS entend se faire une niche dans le secteur des systèmes de propulsion, domaine de prédilection de M. Moustapha. "C'est un créneau qui n'avait pas encore été vraiment exploité à l'ÉTS", souligne-t-il.
Le partenariat de recherche conclu avec P & W, qui a mené à la création de la nouvelle chaire spécialisée, est un grand pas dans ce sens. "Nous allons travailler à améliorer le processus de conception préliminaire d'un système de propulsion pour que l'entreprise puisse répondre plus rapidement aux questions d'un client concernant la performance, le poids ou le coût d'un moteur", explique M. Moustapha.
Le motoriste de Longueuil contribue à presque 50 % de la recherche et du développement en aérospatiale au Canada. Il n'hésite pas à confier à des universités des projets de recherche, principalement ceux qui sont aux premiers stades de maturité technologique.
"L'ÉTS et les autres universités avec lesquelles nous travaillons ont les compétences et les connaissances pour nous aider à mettre au point de nouvelles technologies et de nouveaux procédés", dit Mario Modafferi, directeur administratif, recherche et technologie, chez Pratt & Whitney Canada.
L'avion plus écologique
L'ÉTS misera aussi sur ses secteurs clés de l'avionique et de la construction. L'autre chaire de recherche travaillera notamment à améliorer la performance des avions et des hélicoptères dans diverses conditions de vol, et à réduire leur consommation de carburant.
Dans tous les cas, les travaux de recherche d'AÉROÉTS seront principalement orientés vers la production des aéronefs de l'avenir. Pour y arriver, la recherche se concentrera sur des matériaux plus légers de même que la conception de moteurs plus électriques.