Les diplômés en génie des universités européennes ne sont pas assez nombreux pour répondre à la demande de main-d'oeuvre, ce qui force des entreprises du Vieux Continent à recruter dans les pays émergents.
C'est le cas de la française Air Liquide. Pour répondre à ses besoins, la multinationale embauchera 25 000 ingénieurs d'ici cinq ans dont la plupart proviendront de la Chine, de l'Inde et du Moyen-Orient.
La Chine, qui compte 1,3 milliard d'habitants, produit chaque année 400 000 ingénieurs. Mais toutes proportions gardées, c'est un peu moins qu'au Québec (2 500 ingénieurs sur une population de 7,7 millions).
C'est ce qui explique sans doute pourquoi Air Liquide Canada trouve tous les ingénieurs dont elle a besoin au pays. " Le bassin de main-d'oeuvre est suffisant ", dit Julie Brouard, directrice des affaires publiques.
Cela dit, la demande d'ingénieurs est très forte dans la province. Le taux d'inactivité des professionnels inscrits à l'Ordre des ingénieurs du Québec n'est que de 4 %.
L'offre suffit encore à la demande au Québec, mais cela ne serait sans doute pas le cas sans l'apport des ingénieurs formés à l'étranger (30 % des membres de l'Ordre, comparativement à moins de 10 % il y a 10 ans).
Cette migration d'ingénieurs et l'offensive de recrutement des entreprises occidentales commencent d'ailleurs à créer des problèmes dans les pays émergents. Infosys, une firme indienne réalisant des contrats d'impartition, fait face à une pénurie d'ingénieurs qualifiés en technologies de l'information.
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