Simon Lepage n'a pas froid aux yeux. À 26 ans, il se lançait dans les affaires comme consultant. À 29 ans, il était chef des finances d'une entreprise cotée en Bourse établie au Canada et aux États-Unis. À 34 ans, il prenait les rênes financières du Groupe Odesia, entreprise internationale de services-conseils en technologies dont le chiffre d'affaires est d'environ 17 millions de dollars. Le secret de son succès ? " Il ne faut pas avoir peur de prendre des risques. "
Cette maxime, il l'a mise en application pendant toute sa jeune carrière. Par exemple, le comptable agréé n'a pas hésité à quitter un emploi chez Samson Bélair/Deloitte & Touche alors que son avenir y était assuré, pour se lancer dans l'aventure des TI. " Ils me demandaient : ''As-tu bien pensé à ton affaire avant de te lancer dans une compagnie qui débute comme celle-là ?'' " se rappelle-t-il. Bye-bye boss !
Quelques mois après avoir accepté le poste de contrôleur chez Profilium, c'est l'éclatement de la bulle techno. La jeune entreprise n'a plus les moyens de le payer. " Ils m'ont demandé de les aider à recevoir des crédits R-D pour me payer ensuite. " Poussé par les événements, il se lance donc à son compte, alors que sa femme est enceinte d'un premier enfant. " En deux ou trois semaines, j'étais occupé à temps plein et j'ai dû embaucher. Disons que les étoiles étaient bien alignées. " Et il a réussi à dénicher le financement qui a permis à Profilium de se maintenir à flot.
Un tournant dans sa carrière
Agir comme consultant lui a permis de se faire un nom dans l'industrie, ce qui lui a ouvert la porte de Kree Technologies. À son arrivée, l'entreprise est en voie de s'inscrire à la Bourse. " Ce fut un gros tournant dans ma carrière. J'ai joué gros, car j'aurais tout aussi bien pu échouer lamentablement que réussir. " Promu chef des finances, il a pris les bouchées... triples pour y arriver. " Ils n'avaient pas d'équipe et j'avais carte blanche. Disons que je gardais les règlements de la Bourse à portée de main. "
Aujourd'hui chef des finances d'Odesia, il fait partie de ces jeunes qui ont su faire leur marque rapidement. " C'est plutôt rare de voir des jeunes trentenaires occuper ce genre de poste ", concède-t-il.
Malgré ses fonctions, il trouve même le temps de passer les fins de semaine avec sa petite famille !
LA PÉNURIE LIMITE LES PROJETS D'EXPANSION
Chez Lemieux Nolet, comptables agréés, la pénurie oblige à mettre la pédale douce sur les projets d'expansion. " Si j'avais en ce moment la candidature de 10 comptables d'expérience, je les embaucherais sur-le-champ ", explique Sylvain Hardy, associé de ce cabinet qui compte 125 employés à Québec. Mais les candidats manquent à l'appel. " Cela nous oblige parfois à refuser des contrats ", dit-il.
Du côté de KPMG, les candidats d'expérience sont aussi une denrée recherchée. Il arrive que certains retraités soient invitées à travailler sur des mandats ponctuels. " Ce n'est pas une pratique courante, mais cela nous est arrivé cette année ", indique Gégory Cecchin-Léger, directeur du recrutement. Mentorat et coaching interne contribuent à former la relève.
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