Les producteurs artisanaux innovent en matière de financement. Au menu : conclure des partenariats à long terme avec des clients pour financer des projets d'expansion, et mettre en place un système de coupons-rabais qui pourrait remplacer celui des paniers de fruits et légumes.
Caroline Tardif et Jean-François Hébert, propriétaires de la fromagerie Ruban Bleu, de Saint-Isidore-de-La-Prairie, souhaitait l'agrandir et diversifier ses activités - en y ajoutant un verger de même qu'une production de viande bio -, un projet d'un million de dollars.
Pour le financer, les entrepreneurs ont instauré un partenariat avec leurs clients : en retour d'un investissement de 200 $, ces derniers reçoivent 10 $ de produits sur une période de 25 mois.
" Après une saison, nous comptons 160 partenaires ", relate Mme Tardif. À ce financement de 32 000 $ s'ajoutent d'autres achats qui s'élèvent parfois à 50 $ lorsque les clients viennent chercher leur 10 $ de produits chaque mois... si bien que le chiffre d'affaires de l'entreprise a presque doublé en 2009 par rapport à 2008.
Mme Tardif a suivi le modèle de la fromagerie ontarienne Klashen Montforte, qui a récolté 260 000 $ en faisant le même genre d'offre à 800 clients dans le but d'éviter la faillite.
À la ferme Nikki's Veggies à Picton, également en Ontario, on vient de mettre en place un système de coupons-rabais qui remplace les paniers. " Au 1er mai, nos revenus sont 25 % plus élevés, dit le gérant Tim Noxon. Les paniers n'offrent pas autant de flexibilité aux clients et sont complexes à gérer. " La ferme Zéphyr, près de Montréal, vient d'établir un système de coupons mais n'abandonne pas les paniers pour l'instant.