Le rebond boursier de 30 % depuis le creux du 9 mars pourrait bien se poursuivre.
Il serait alimenté par le redéploiement massif des montagnes de liquidités qui dorment dans des placements à faible rendement.
Certains signes montrent que les investisseurs redirigent une partie de leurs épargnes vers la Bourse. Aux États-Unis, les investisseurs ont retiré 113 milliards de dollars (G$) américains des fonds monétaires depuis trois mois. Près de 11 G$ US ont été investis dans les fonds d'actions en avril, selon Morningstar. Mais la somme colossale de 3 300 G$ US dort encore dans les fonds monétaires aux États-Unis. La valeur de ces derniers dépassait même celle des fonds d'actions en mai, du jamais vu depuis 16 ans.
Au Canada, les investisseurs ont vendu en avril davantage de parts de fonds monétaires qu'ils n'en ont achetées, une première depuis octobre dernier. Mais les sommes retirées ont surtout été réinvesties dans des fonds d'obligations plutôt que des fonds d'actions.
Les épargnants canadiens détenaient en avril pour 74,4 G$ de fonds monétaires, 9,5 G$ de plus qu'il y a un an et 28 G$ de plus qu'il y a deux ans, selon l'Institut des fonds d'investissement du Canada. Les fonds monétaires représentent 14,3 % de l'actif de toute l'industrie des fonds, deux fois plus qu'en octobre 2007.
Il y a donc de puissantes réserves capables de nourrir le marché haussier.
L'encaisse détenue par le secteur privé aux États-Unis (épargnants et sociétés non financières) atteignait 70 % du produit intérieur brut, un sommet depuis la Deuxième Guerre mondiale, selon Wells Capital Management. En 2000, année du sommet de la bulle techno, l'encaisse atteignait 52 %.
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