Pendant 41 heures en 2010, Hydro-Québec a pu se procurer de l'électricité en Ontario à un prix moyen de - 2,2 ¢.
Vous avez bien lu : le prix est négatif. Pendant ces heures creuses, surtout la nuit, l'Ontario payait les réseaux voisins pour qu'ils acceptent son électricité !
En 2009, des prix négatifs sont survenus pendant 351 heures, à une moyenne de - 0,8 ¢, selon l'Independant Electric System Operator (IESO), l'exploitant indépendant du réseau électrique dans la province voisine. C'est que l'Ontario s'éclaire surtout à l'atome. Or, les réacteurs nucléaires peuvent difficilement être arrêtés la nuit. " Pour les redémarrer, ça prend des jours ", dit Alexandra Campbell, de l'IESO. Les producteurs ontariens laissent donc les turbines tourner, et tentent tant bien que mal d'écouler l'énergie en surplus sur les marchés extérieurs. Ces nuits de prix négatifs surviennent surtout à l'automne et au printemps, alors que les besoins en chauffage et en climatisation sont faibles. Comme Hydro-Québec achète de l'électricité ontarienne la nuit, quand les prix sont au plus bas, " il y a de fortes chances qu'elle a profité de l'occasion ", suppose Mme Campbell. Pendant ce temps, Hydro-Québec garde de l'eau derrière ses barrages pour vendre le jour des kilowattheures à prix d'or aux Américains. Une aubaine !