L'hôtel quatre étoiles où vous séjournez au Québec en vaut-il à peine trois ? Ou alors, est-ce l'inverse ? Pour y voir plus clair, l'industrie hôtelière presse la ministre du Tourisme Nicole Ménard de resserrer les critères de la classification de l'hébergement touristique.
«On assiste à un déséquilibre entre les services et le produit hôtelier. Un déséquilibre encore plus tangible dans la catégorie des établissements quatre étoiles», rapporte Dany Thibault, directeur du Hilton Québec, établissement classé quatre étoiles.
L'hôtelier, qui vient d'investir 20 millions de dollars en rénovations, déplore que son établissement obtienne une classification identique à d'autres hôtels de même catégorie qui n'ont rien investi depuis plusieurs années.
Depuis les débuts de la classification, en 2001, la proportion des établissements hôteliers classés quatre étoiles et plus est passée de 10 à 14 %.
Sans cibler une catégorie particulière, l'Association des hôteliers du Québec (AHQ) estime qu'au cours des dernières années, le modèle de classification de l'hébergement a eu tendance à accorder plus d'importance aux services qu'au produit lui-même : la chambre et sa salle de bains. «L'AHQ souhaite un resserrement des critères de la classification afin que les consommateurs d'ici et d'ailleurs s'y retrouvent plus facilement. Notre classification doit s'arrimer aux classements internationaux pour que nos hôtels restent concurrentiels», explique Danielle Chayer, directrice générale.
La Corporation de l'industrie touristique du Québec, qui veille à la classification, indique qu'une révision des critères et de normes de classification est en cours, dans le cadre de l'élaboration du Plan de développement de l'industrie touristique, qui sera annoncé en mai prochain.
En fonction des critères actuels, des hôtels avec un grand lobby, une piscine et un restaurant peuvent afficher quatre étoiles, même si leurs chambres disposent d'un mobilier, d'un tapis et d'une salle de bains plus ou moins vétustes.