Vice-président, Québec, d'Agnico-Eagle et membre du CA de l'Association minière du Québec, Christian Provencher fait partie des ténors que Québec a consultés en vue de bâtir son futur régime de redevances. Active au Québec depuis 47 ans, Agnico-Eagle emploie 1 897 travailleurs dans ses trois mines et installations de l'Abitibi. De plus, 815 de ses mineurs affectés au complexe minier Meadowbank, au Nunavut, viennent d'ici en fly-in/fly-out. M. Provencher dit que son entreprise a investi 350 millions de dollars depuis trois ans pour allonger la durée de vie de ses mines québécoises. Lors d'une rencontre à Val-d'Or, Christian Provencher nous a parlé en toute franchise. Voici un court extrait de ses propos.
Sur ses interlocuteurs à Québec
«Dans la même journée, nous avons été convoqués par les deux ministères, Finances et Ressources naturelles, mais séparément. Et on ne nous a même pas proposé la même chose ! Cela ne fait pas sérieux. On a des entreprises à gérer, on est jugés par des conseils d'administration. On ne peut pas investir dans un tel contexte. Pour nous, c'est la rentabilité qui compte, pas la politique ! [...] Il y a l'idéologie de Martine Ouellet (NDLR : la ministre des Ressources naturelles) et il y a la réalité.»
Sur ce que l'industrie aurait voulu de Québec
«On aurait voulu un accompagnement pour développer les ressources de façon durable, pas une bataille sur les redevances.»
Sur la façon d'arriver à un compromis acceptable pour l'industrie
«Il va falloir créer de nouvelles mesures incitatives pour investir au Québec. Nous avons suggéré de revoir les crédits pour amortissement des dépenses de restauration. À l'heure actuelle, les mines dont l'existence est de courte durée ne peuvent pas profiter pleinement de ces crédits. Nous suggérons aussi d'exclure les petites mines des redevances minimums.»