Québec n'a pas changé d'avis dans le dossier de l'amiante. Il a toujours l'intention de garantir un prêt de 58 millions de dollars (M$) aux promoteurs de la relance de la mine Jeffrey à Asbestos, en Estrie, qui ont finalement recueilli la mise privée de 25 M$ nécessaire au projet. Mais il prépare un programme pour garantir l'utilisation sécuritaire du produit.
Ce programme est mis au point avec les promoteurs et au moins un des pays où l'amiante sera exporté, en l'occurrence l'Inde, où la Cour suprême réclame une surveillance plus grande. Après quoi, le feu vert sera donné au projet. Selon ce que Les Affaires a appris, la CSST participerait à son élaboration.
Chez Balcorp, l'entreprise qui a réuni le financement privé pour racheter la mine et terminer les travaux nécessaires à sa réouverture, le porte-parole Guy Versailles confirme qu'en cas de feu vert, l'entreprise fera des audits annuels sur l'utilisation du produit dans les usines, et sera en plus ouverte à une surveillance ultérieure, c'est-à-dire lorsque le produit sortira des usines.
Car si l'amiante peut être manipulé de façon sécuritaire dans des usines conformes, c'est lorsqu'il en sort que les problèmes de manipulation mortelle surviennent. Ou lorsqu'il est utilisé dans des usines clandestines, ajoute M. Versailles. Ce qui fait dire aux critiques que l'utilisation sécuritaire de ce produit demeure un «mythe».
Le nouveau programme, qui dépasserait les conditions initiales fixées l'an dernier pour les promoteurs du projet, calmerait la nervosité des investisseurs. Si les 25 millions ont été si difficiles à amasser, c'est justement parce que ces derniers craignaient que leur réputation soit ternie, indique M. Versailles.