ArcelorMittal investira 2,1 milliards de dollars pour accroître de 50 % sa production annuelle de concentré de fer sur la Côte-Nord du Québec. Lors d'une entrevue exclusive, Peter Kukielski, président du secteur minier d'ArcelorMittal, dévoile que cet agrandissement n'est que le début d'un projet plus vaste au Canada.
Les Affaires - Qu'est-ce qui a motivé votre choix d'agrandir votre complexe à Mont-Wright ?
Peter Kukielski - Notre plan quinquennal prévoyait l'ajout de 100 millions de tonnes de fer d'ici 2015. La mine de Mont-Wright est la plus grande que nous possédons et elle était prête pour une expansion : les ressources sont bien définies, et nous avons accès à une main-d'oeuvre expérimentée qui vient de signer une entente collective de six ans - bien qu'il y ait toujours un risque de pénurie.
L.A. - Sans les rabais d'électricité que Québec vous a consentis, seriez-vous allés de l'avant ?
P.K. - Le projet aurait sûrement été remis en question, mais je ne peux pas m'avancer davantage.
L.A. - Avez-vous des projets d'expansion ailleurs ?
P.K. - Nous planifions des expansions au Brésil, en Ukraine et au Libéria. Et nous travaillons à concrétiser le projet Mary River - acquis de Baffinland -, dont le potentiel de ressources atteint 850 millions de tonnes. En outre, au Québec, nous possédons un autre gisement au mont Reed. Ce que nous venons d'annoncer n'est que la première phase d'une expansion plus large. Le président Lakshmi Mittal compare cette région à celle du Pilbara en Australie occidentale (où l'industrie du fer emploie plus de 9 000 travailleurs).