BLOGUE. Dans le coin gauche, François Hollande, premier président français socialiste en 17 ans. Deuxième puissance économique européenne, mais dont le boulet fiscal atteint maintenant 1717 milliards d'euros.
Dans le coin droit la Grèce, qui vient de faire rentrer à la fois néo-nazie et gauche radicale. En pleine crise économique, ce pays vient de faire un pied de nez aux bonzes européens en pénalisant socialistes et centristes qui avait négocié le dernier pacte fiscal.
L'aspirant, les Pays-Bas dont l'extrême droite vient de faire tomber le gouvernement et qui rentre dans le ring électoral cet automne.
Au tapis et pansant leurs blessures, l'Italie, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande.
L'arbitre est une Allemande dont il reste moins d'un an à son contrat et dont les décisions sont fortement critiquées.
Question 1 - Y a-t'il un leader dans la salle ?
Question 2 - Qui blâmer ?
Question 3 - Est-ce que ce virus pourrait traverser l'Atlantique ?
Nous entrons clairement dans une période stratégique pour l’Union européenne et pour la croissance mondiale. L’instabilité de ce matin sur les marchés boursiers n’en est qu’un timide aperçu.
Il serait facile de blâmer des électeurs qui sont allés flirter avec les extrêmes, mais n’oublions pas que nombre de ces gouvernements sont gérés par le centre depuis de nombreuses années sans succès. C’est souvent le cas des politiques qui tirent un peu trop la couverture sur eux pour leur propre confort.
L’Europe n’a pas encore réussi à se donner une âme culturelle commune et il est difficile de penser qu’elle y arrivera dans l’état actuel.
Tous ces politiciens envoyés à Bruxelles pour négocier des ententes de standardisation européennes ont totalement oublié d’où ils venaient et les populations s’en rendent compte.
Ce n’est pas encore la fin de cette Union pour autant. Or, c'est un sérieux avertissement que de vouloir faire les choses trop vite. Il y a risque de devoir tout refaire.
Le grand perdant est l’Allemagne, qui va bientôt se sentir bien seule. On pourrait argumenter que ce pays pourra très bien se débrouiller à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Union, mais n’oublions pas qu’une bonne partie de la force de ce pays provient…de la faiblesse de ses voisins.
Et l’Euro – devise commune obligatoire – est un outil très utile pour se propulser au-dessus du lot. Un Mark allemand serait probablement 20 à 50% plus fort qu’un franc français ou une lire italienne.
Finalement, c’est un message aussi pour le Canada. Un fédéralisme mal géré ouvre la porte aux nationalismes régionaux.
Et lorsqu’à l’intérieur des provinces la gestion par le centre se détache de la population au bénéfice de quelques groupuscules lobbyiste, la couverture n’étant pas assez grande elle découvre les extrêmes.